Rosh HaShana : faire téchouva

Faire téchouva, l’idée centrale de Roch HaShana

Rosh HaShana est relié à Yom Kippour qui intervient dix jours plus tard.

La notion essentielle pour cette période qui va de Rosh HaShana à Yom Kippour est celle de la téchouva, le repentir.

Rosh HaShana est considéré comme le jour de jugement (yom hadin) et Yom Kippour comme le jour du pardon.

Entre les deux, il y a dix jours de pénitence (asseret yemei techouva), moment de délibération céleste durant lequel l’homme doit revenir à de meilleures résolutions.

C’est donc l’idée centrale de Rosh HaShana : nous devons faire téchouva.

Que veut dire faire téchouva ?

Littéralement, le terme signifie réponse ou retour.

Comme si notre conscience nous interrogeait et qu’il fallait lui répondre.

L’idée de la téchouva est centrale pour la pensée juive, c’est le fait que l’humain n’est pas enfermé dans un déterminisme inéluctable. Il n’est pas soumis à des forces insurmontables. Au contraire, l’humain peut se surpasser et devenir meilleur, il peut se changer et changer le monde.

Rien n’est écrit de façon définitive, et si on insiste fortement sur la culpabilité, elle n’est pas écrasante, mais responsabilité par rapport à nos actes qui peuvent tous être améliorés. Il va de soi qu’un véritable et complet processus de techouva ne peut se faire du jour au lendemain et qu’il ne suffit pas de deux jours de prière pour se « refaire à neuf ».

Mais une prise de conscience est possible et à partir de celle-ci, un long travail sur soi peut commencer. C’est pourquoi le calendrier des fêtes s’étale sur plusieurs jours et surtout que ce cycle de téchouva est repris d’année en année.

C’est peut-être aussi pourquoi cette période est grave mais pas forcément triste, au contraire elle est marquée par la joie d’un « nouveau départ dans la vie ».

Rosh HaShana et Kippour sont donc des occasions pour commencer ce retour et ébranler nos mauvaises habitudes.

Téchouva, Téfila, Tsédaka

Tout au long des offices de Rosh HaShana et de Kippour reviennent les termes Téchouva, Téfila, Tsédaka véritable trilogie, ou encore formule pratique pour réussir cet examen de conscience.

La Téfila, c’est la prière. Une grande partie de la journée se passe à la synagogue et la prière y est particulièrement riche.

La Tsédaka, c’est la charité ou plus précisément le fait de soutenir les autres, même modestement. Il s’agit donc aussi de reconstruire un tissu social altéré et de mettre l’accent sur la solidarité.

Rosh HaShana est l’occasion d’un retour sur soi-même (Téchouva), d’un retour à Dieu (Téfila) et d’un retour à l’autre (Tsédaka).

Ce triple retour est au cœur du rituel de Rosh HaShana et de Kippour qui en est en quelque sorte le point d’orgue, le point culminant.

Le Shofar

La Torah n’utilise pas l’expression « Rosh HaShana », mais parle plutôt de Yom Teroua, jour des sonneries.

L’objet même du Shofar renvoie au bélier sacrifié par Abraham à la place de son fils Isaac, lors du célèbre épisode de la akédat Yits’hak, la ligature d’Isaac.

Le souvenir de cet événement est central à Rosh HaShana, et c’est précisément ce passage qu’on lit lors de la lecture de la Torah ce jour-là.

Il nous rappelle, de la part d’Abraham comme de son fils Isaac, lié sur l’autel du sacrifice, la brisure parfaite de l’égo et la soumission à la souveraineté divine.

Le Shofar joue aussi un rôle fondamental dans le processus de la téchouva : ce sont nos murailles intérieures que vient faire tomber la sonnerie du Shofar, tout comme le Shofar servit à faire tomber les murailles de Jéricho dans le récit biblique.

Peinture d’Arthur Szyk (1894-1951) – Collection of Yeshiva University Museum (1970.1) – Source : Centre de l’Histoire Juive de New York.

Les images symboliques de Rosh HaShana

On dit de façon imagée qu’à Rosh HaShana, un grand registre céleste est ouvert dans le ciel, Dieu fait les comptes et prend note :

  1. celui qui aura assez de mérites sera inscrit directement dans le « Livre de la vie » (le sefer ha’hayi
  2. le méchant sera inscrit dans le « Livre de la mort »
  3. le moyen (c’est-à-dire la grande majorité des gens), devra attendre le verdict de Yom Kippour

C’est pour cela que l’on se souhaite mutuellement Soyez inscrit dans le livre de la vie ! ou Bonne inscription !

La coutume de la pomme trempée dans le miel ouvre le premier repas de l’année, c’est-à-dire le soir de Rosh HaShana.

Elle est accompagnée du souhait Que cette année soit bonne et douce ! comme ces deux aliments, symboles même de la douceur.

Exemples de carte de voeux :

Shana tova (Bonne année) !

Notes

Extrait du texte « Roch Hachana, grave mais pas triste » écrit par Yeshaya Dalsace (Source Akadem).

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