Le temps de l’Omer : le sens de la liberté, par Rav Emmanuel Rodriguez

La libération des hébreux au moment de Pessah, marque une étape totalement nouvelle, en un temps très court, les fit passer de l’esclavage à la liberté. Les Sages disent : « qu’ils durent dès lors s’atteler à une tâche nouvelle importante : « celle de se remettre à niveau et d’équilibré son être et son âme. »

Cette notion est fondamentale pour quiconque veut passer de l’esclavage à la liberté, sur le plan physique et développer son niveau spirituel.

C’est l’une des explications du « compte du Omer »observé entre Pessa’h et Chavouot. Dès le second soir de Pessa’h, nous commençons à compter les jours. Au bout de sept semaines, soit quarante-neuf jours, nous arrivons à Chavouot, le cinquantième jour, où la Torah fut donnée au mont Sinaï.

Ce décompte des jours implique l’effort de s’améliorer étape par étape, pour le développement personnel et l’atteinte de la plénitude, autrement dit : d’une vie matériel à une vie spirituelle épanouie.

Quitter l’Égypte est une étape, se construire dans une nouvelle identité (celle de la liberté) en est une autre. C’est ce qui nécessite le besoin de se remettre à niveau, de s’équilibré, d’acquérir des qualités authentiques et permanentes en tant qu’être, dans ce qui forme le klal (le peuple) et la communauté (kehila).

Ce qui signifie qu’après avoir été libéré de l’Egypte, nous pouvons perdre notre liberté. Avoir été libéré de l’esclavage physique ne signifie pas obligatoirement, avoir été libéré de son esclavage intérieur. Nous pouvons devenir esclave de bien d’autres choses.

Le temps de l’Omer (les sept semaines) représente sept aspects différents du caractère qui sont des forces spirituels et émotionnelles constituant l’identité et la structure d’un être  (Amour, Sévérité, Miséricorde, désir de Victoire, Soumission, Dévouement, et Accomplissement). Les sept semaines sont l’occasion d’améliorer cette structure et de la rendre plus stable. Ce n’est qu’après cette période d’amélioration et de développement de soi que nous pourrons rencontrer D.ieu au Sinaï, recevoir Sa Torah et marcher dans Ses voies.

L’expérience de Pessa’h, le compte du Omer exprime le fait d’intérioriser cette expérience : se changer d’une manière authentique et permanente afin d’être à la hauteur de son nouveau niveau de liberté spirituelle.

La vie moderne, la technologie et l’amélioration d’une vie confortable, nous donnent l’illusion d’être libre et d’être maître de sa vie. Cette liberté illusoire déséquilibre notre vie et notre marche avec D.ieu, provoquant une profonde instabilité et conduit à être inconstant.

Le fait de veiller à notre vie intérieur et dans la société, préserve notre âme et notre être tout entier, nous permet de garder nous préparer à vivre une relation avec D.ieu.

C’est ce que notre Messie Yeshoua, nous a enseigné : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme; craignez plutôt celui qui peut faire périr l’âme et le corps dans la géhenne. »

Qui ne voit dans la continuité du discours de Yeshoua au verset 29, son appel à mettre notre confiance en D.ieu, qui est in­sé­pa­rable de la crainte de D.ieu ?

Le sens de la déclaration de notre Messie Yeshoua, est une invitation, à ne pas vivre avec l’intention de plaire à ceux qui peuvent nous menacer mais de vivre et marcher selon la volonté de D.ieu, (Ac 5 :29).

En conclusion : La liberté a pour but de s’affranchir des forces du mal qui asservissent et déséquilibre l’âme dans son identité intérieur, sa vie émotionnelle et spirituelle.

« Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres. »

« C’est pour la liberté que Mashiah nous a affranchis. Demeurez donc fermes, et ne vous laissez pas mettre de nouveau sous le joug de la servitude. » (Galates 5:1)

Rav Emmanuel RODRIGUEZ-PEREZ

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