Les 3 fêtes de Tichri sont très importantes, non seulement dans la Torah, mais aussi dans la tradition juive, car ce sont des fêtes de l’Eternel.
Rosh HaShana
L’origine de cette fête a été commandée par Adonaï lui-même, puisqu’il a ordonné à Moshé de dire aux enfants d’Israël :
« Le septième mois, le premier jour du mois, vous aurez un jour de repos, rappelé en souvenir de la Terou’a, une sainte convocation. Vous ne ferez aucun ouvrage servile, et vous offrirez à l’Eternel des sacrifices consumés par le feu. » (Lévitique 23 : 23-25)
Le mot Terou’a en hébreu signifie : Sonnerie. Il s’agit certainement de la sonnerie du shofar car Roch Hashana est aussi appelé « Yom Terou’a », Jour de la sonnerie du shofar.
Il existe plusieurs sonneries du shofar lors de l’office de Roch Hashana.
- la tékia : une sonnerie longue et ininterrompue
- les shbarim, appelés également guehi’hot dans le Talmud ; c’est une série de trois petits sons brefs.
- La terou’a (clameur), également appelée yalelot dans le Talmud : une série de sept sonneries rapides.
Le son brisé de la terou’a est l’expression sonore de sanglots ou des soupirs de l’homme qui prend conscience de sa fragilité et de ses faiblesses.
Rosh HaShana est aussi appelé « Yom Hadin » ou Jour du Jugement.
Les actions de l’homme durant toute l’année sont passées en revue devant D.ieu et c’est le 1er jour des Yamim Noraïm ou les 10 jours redoutables avant Kippour.
Chaque juif doit commencer un processus d’introspection et d’examen de lui-même devant D.ieu.
C’est aussi une invitation pour les Juifs messianiques à saisir l’opportunité de cette fête pour s’examiner devant D.ieu, pour une mise au point de l’année écoulée, « ichbone nefech » ou « examen de conscience ». C’est aussi le temps de la prise d’une bonne décision pour la nouvelle année.
La sonnerie longue et continue de la tékia contraste avec ces deux sons rapides et brefs de la terou’a et des shbarim. D.ieu demande en effet que les enfants d’Israël fassent sonner (tékia) dans leur jour de joie et de fêtes (Nombres 10 : 10). La sonnerie de tékia, plus longue, exprime cette espérance et cette joie de voir des jours heureux qui dureront plus longtemps que les jours de tristesses et d’épreuves.
L’histoire du peuple juif ne répond-elle pas à cette loi de l’alternance entre les joies et les peines ? N’est-ce pas aussi l’histoire de tout un chacun d’entre nous ?
Sachons reconnaître les différents sons du shofar décidés par les circonstances de la vie ! Cette fête de Rosh HaShana nous aidera à mener une « existence douce » (symbolisée par le miel que nous consommons volontiers lors de cette fête, comme la tradition l’exige) et aussi des temps d’épreuves qui sont là pour nous rappeler nos limites et nous aider à dépendre uniquement de notre Adonaï, dans le but de vivre notre foi de tous les jours dans une perspective nouvelle !
Yom Kippour ou Yom Ha Kippourim
En hébreu, Jour des Expiations, est le nom officiel de la célébration juive également connue sous un autre nom, le jour du Grand Pardon.
Cette fête, hautement solennelle, a lieu le dixième jour du mois de Tichri (le 22 septembre cette année).
Nous retrouvons son origine dans la Torah :
« Car en ce jour on fera l’expiation pour vous, afin de vous purifier : vous serez purifiés de tous vos péchés devant l’Eternel. Ce sera pour vous un shabbat et vous affligerez vos âmes. C’est une loi perpétuelle. » (Lévitique 16 : 30-31)
Yom Kippour est le jour de la repentance, considéré comme le jour le plus saint de l’année juive.
Ce jour-là, c’est le Shabbat shabbaton, le shabbat des shabbats.
Les mots d’ordres sont l’affliction et l’abstinence (jeûne).
Il faut que chacun fasse « téchouva » et se repente devant D.ieu dans le but aussi de se réconcilier avec Lui et avec son prochain. Cette « téchouva » est le regret profond d’avoir fait du mal à D.ieu et à autrui et de prendre une décision de ne plus recommencer.
Parvenir à cette étape de la réconciliation n’est pas une mince affaire quand on considère toute l’angoisse et l’anxiété du Grand Prêtre (Cohen Hagadol) au moment où il attend le « verdict » de Ha Kadosh Barouh Hou (Le Saint Béni-soit-Il) dans ce lieu Kodesh Kadoshim (Saint des Saints du beth hamikdache ou sanctuaire).
Le grand prêtre ou souverain sacrificateur entre en effet, une fois par an, pour faire l’expiation de ses propres péchés et ensuite ceux du peuple dans ce lieu « redoutable », où il peut ne plus en sortir car, si Ha Kadosh Barouh Hou n’a pas accordé sa grâce, le grand prêtre peut mourir sur place. Et D.ieu retiendra pendant une année les péchés du peuple. La fête de Kippour est donc une question de vie ou de mort pour le grand prêtre !
Il est vrai que la responsabilité de ce dernier est grande devant D.ieu car c’est lui qui payera à la place des autres, en tant que représentant du peuple ; même si sa vie a été exemplaire, D.ieu peut ne pas accepter les confessions du peuple pour des raisons propres à Lui.
Kippour est un jour considéré comme saint car c’est le moment où le grand-prêtre pénètre dans le Lieu Très Saint une fois l’an, et c’est aussi le jour où il prononçait une seule fois par an le « chem hameforach », le nom vénéré et redoutable de D.ieu ou le tétragramme.
Ce nom, inconnu de tout le peuple et dont seul le grand-prêtre a la connaissance.
Aujourd’hui, c’est YESHOUA (Jésus), le Grand Sacrificateur :
« saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux, qui n’a pas besoin, comme les souverains sacrificateurs, d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple, car ceci il l’a fait une fois pour toutes en s’offrant lui-même. » (Hébreux 7 : 26-27),
C’est YESHOUA qui a fait l’expiation de nos péchés une fois pour toutes, et nous pouvons être pardonnés si nous nous approchons de Lui et le reconnaissons comme le Goël (Rédempteur) que D.ieu le Père a envoyé.
C’est Lui qui nous apprend à marcher et à respecter le nom très saint de son Père, c’est-à-dire, D.ieu Lui-même !
Tout ceci nous apprend à ne pas considérer Kippour à la légère car nous avons à faire à un D.ieu trois fois Kadosh (Saint). On ne vient pas à Lui avec désinvolture et irrespect. Puissions-nous reconnaître cette Sainteté de D.ieu afin de le craindre et de l’aimer avec beaucoup plus de respect et de révérence !
Souccoth ou la fête des cabanes
« Le quinzième jour du septième fois, lorsque vous aurez récolté le produit de la terre, vous devrez célébrer la fête de l’Eternel pendant sept jours. Et vous devez prendre pour vous, le premier jour, du fruit d’arbres splendides, des feuilles de palmiers et des branches d’arbres à ramure épaisse, et des peupliers de ouadi, et vous devez vous réjouir devant l’Eternel votre D.ieu pendant sept jours…C’est dans des cabanes que vous devrez habiter pendant sept jours…afin que vos générations sachent que c’est dans les cabanes que j’ai fait habiter les fils d’Israël lorsque je les faisais sortir du pays d’Egypte. Je suis l’Eternel votre D.ieu. » (Lévitique 23 : 34-43)
Cette fête tombe le 27 septembre cette année et dure une semaine.
Les actions de grâce joyeuses constituaient la caractéristique essentielle de cette célébration.
L’Eternel voulait que le peuple se réjouisse de sa prospérité et de son abondance (symbolisées par les fruits de la terre) et se souvienne en même temps de sa précarité dans le désert, lorsqu’il habitait sous des tentes, après la sortie d’Egypte.
La cabane est une construction très provisoire érigée spécialement pour la fête dans une cour, un jardin, sur un balcon ou une terrasse. Bien que les murs soient solides (bois, pierre ou même de toile, le tout devant pouvoir résister à un vent normal), la toiture doit être mince pour permettre la vue des étoiles la nuit, mais suffisamment épaisse pour voiler la lumière du soleil la journée. Dans certains cas, elle peut être à ciel ouvert.
Si nous montons la soukka (cabane) aujourd’hui dans nos domiciles ou à la synagogue, c’est pour rappeler cette totale dépendance de D.ieu dans un monde très moderne où le confort côtoie sans cesse la précarité, où le luxe contraste avec la pauvreté.
La soukka témoigne de cette vie nomade du peuple d’Israël qui vivait sous des tentes et tirait sa propre subsistance « de la manne » tombée du ciel.
Puissions-nous tirer des leçons pour notre propre vie, nous qui oublions trop facilement D.ieu au milieu de cette existence « matérialiste », et qui perdons de vue « les choses invisibles qui sont éternelles » (2 Corinthiens 4 : 18b).
3 grandes fêtes qui marquent 3 étapes fondamentales
En conclusion, ces 3 grandes fêtes sont à relier avec les 3 étapes fondamentales de la vie d’un croyant messianique :
1- Roch Hashana qui marque la tête de l’année, le début d’une ère nouvelle est le premier pas d’une personne qui commence une nouvelle vie avec D.ieu
« Si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de D.ieu » (Jean 3 : 5)
Cette personne est « née d’En-Haut », c’est-à-dire qu’elle a conclu une alliance avec D.ieu par un engagement personnel, en :
« confessant de sa bouche Le Seigneur Yeshoua et en croyant dans son cœur que D.ieu l’a ressuscité des morts, [c’est ainsi] qu’elle sera sauvée. » (Romains 10 : 9)
Cette personne continuera à mener une nouvelle existence où, la repentance et la confession de ses péchés font partie intégrante de sa vie.
2- Kippour est là pour lui rappeler ses faiblesses et ses manquements envers son Créateur.
Elle peut ainsi recevoir avec assurance le pardon de ses fautes car :
« si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner et pour nous purifier de toute iniquité. » (1 Jean 1 : 9)
3- La troisième étape, et non la moindre, est la vie « prophétique » du croyant messianique dans la dimension de Souccoth.
Dans la composition des quatre espèces d’arbres et de fruits que compose le loulav, une espèce odoriférante qu’est l’étrog, symbolise le croyant qui aime étudier la Torah et qui la pratique.
Il est :
« celui qui triomphe en tout lieu grâce à Yeshoua et qui répand aussi en tout lieu (comme l’étrog) l’odeur de sa connaissance ! » (2 Corinthiens 2 : 14)
Ce croyant est un modèle car il a bien compris la volonté d’Adonaï et essaie de la vivre.
La volonté parfaite de D.ieu est que nous méditions et étudions la Bible et que nous la mettions en pratique.
Yeshoua, notre modèle par excellence, est bien imprégné des Ecritures depuis sa jeunesse et a intégré toute la Torah dans sa propre vie.
Il a Lui-même incarné la Torah et a dit que :
« sa nourriture est de faire la volonté de Celui qui l’a envoyé et d’accomplir Son oeuvre. » (Jean 4 : 34)
Si le croyant messianique doit suivre le modèle de Yeshoua son Mashiah (Jésus son Messie), c’est aussi pour être en phase avec cette prophétie dans les temps messianiques où, à Souccoth, toutes les nations sont appelées à :
« monter chaque année pour adorer le Roi, l’Eternel des armées, et pour célébrer la fête des tabernacles » (Zacharie 14 : 16)
Yeshoua, en tant que modèle, nous apprend à être dans les temps de D.ieu, car chaque saison, chaque fête de l’Eternel est là pour que nous la célébrions afin d’être en phase avec la Bible et de vivre dès maintenant un avant-goût de ces temps prophétiques et messianiques, tant attendus !
Hag Sameah à tous !