Pénitence ou repentance ?
Dans le vocabulaire religieux, deux mots sont souvent prononcés : la pénitence ou la repentance. Contrairement à ce que l’on peut penser, ces deux mots ne signifient pas la même chose.
C’est seulement dans la tradition que l’on parle de pénitence avec le sens de faire des œuvres méritoires ou de se punir et se mortifier afin de mériter le pardon de D.ieu. Mais, pas une fois la Bible n’emploie ce mot. Bien au contraire, de multiples fois, c’est le mot repentance qui est employé, et la différence est grande, car se repentir en hébreu, TESHOUVAH (repentance), c’est réaliser son état de pécheur et demander pardon en espérant la grâce divine, sachant qu’on ne mérite absolument rien !
Dans la période qui précède YOM KIPPOUR, un espace de dix jours sépare LA FETE DES TROMPETTES, appelée ROSH HA’SHANAH, de YOM KIPPOUR. Cette période est appelée par la tradition juive, les dix jours de pénitence, avec l’idée d’un effort particulier de chaque membre du peuple en vue de son pardon : efforts de mortification et toutes sortes d’actes méritoires sont réalisés en vue d’obtenir, de mériter son pardon à l’occasion de YOM KIPPOUR, et être ainsi inscrit dans le LIVRE DE VIE. Pendant ces dix jours, on récite les SELIHOT, des prières de contritions écrites par des rabbis d’autrefois.
Le sang pour expiation des péchés
Chaque année, entre septembre et octobre, revient le 10 Tishri, la Fête du Grand Pardon (ou Yom Ha’Kippourim, le Jour des Expiations), l’une des grandes fêtes du peuple d’Israël. Mais la Bible affirme que le pardon n’était réellement accordé que lorsque LE SANG des boucs était placé sur le propitiatoire dans Le Lieu Très Saint du Temple, par le Souverain Sacrificateur (Cohen Ha’gadol), une seule fois par an, le jour du Yom Kippour.
« Une fois chaque année, Aaron fera des expiations (Ha’Kippourim) sur les cornes de l’Autel avec le sang de la victime expiatoire. Il y sera fait des expiations une fois chaque année parmi vos descendants. Ce sera une chose très sainte devant l’Eternel ». Exode 30 :10
LE SANG, c’est la vie, et tout au long de la Bible revient sans cesse le principe de la Substitution : le sang d’un animal devait être offert sur l’Autel à la place d’un individu, ou du peuple, le jour des expiations, le sang faisant l’expiation des péchés commis. La vie de l’animal à la place de celle de l’individu, en vertu du fait biblique que « Sans effusion de SANG, il n’y a pas de pardon ».
« Presque tout, d’après la Loi, est purifié avec le sang, et sans effusion de sang, il n’y a pas de pardon ». Hébreux 9 :22
Dans la Bible, 472 fois il est question du SANG, et les mots Sacrifices ou Sacrifier, sous-entendant presque toujours la pensée du sacrifice sanglant, y reviennent un peu plus de 500 fois.
Quant au mot EXPIATION (signifiant payer ou réparer avec le SANG DU SACRIFICE offert), le terme hébreu est « Kapparah », qui a donné l’expression Kippour, et dont la racine signifie : pardonner, expier, faire l’expiation, obtenir le pardon, couvrir le péché, purifier, etc … (cf. Dictionnaire Hébreu-Français A. Elmaieh, 5 ème édition, page 427).
Est-ce que tout cela ne montre pas toute l’importance et la valeur du SANG dans la Bible ? D.ieu voulait faire comprendre à ses créatures que « la conséquence du péché c’est la mort » en attendant de leur révéler la suite de ce verset bien plus tard « mais le don gratuit de D.ieu, c’est la vie éternelle en Yeshoua le Messie et Seigneur » (Romains 6 : 23).
En attendant la venue du Messie
Une solution provisoire avait été indiquée par le Tout-Puissant : il fallait qu’un animal innocent serve de victime expiatoire et remplace dans la mort l’individu coupable. Chacun des sacrifices du Lévitique préfigurait le SACRIFICE UNIQUE de CELUI qui serait l’AGNEAU DE DIEU pour l’expiation des péchés, donnant SA PROPRE VIE, le MASHIAH (le Messie), L’ENVOYE DIVIN annoncé par les Prophètes.
Depuis la destruction du Temple de Jérusalem, il y a près de vingt siècles, le peuple d’Israël n’a plus de sacrifices pour les péchés, comme l’avait d’ailleurs prophétisé le prophète Osée (chapitre 3, verset 4). Le Talmud, cette compilation très ancienne de commentaires rabbiniques sur les Ecritures, rapporte ce cri si poignant qui traduit le vide créé dans la théologie du Judaïsme depuis la destruction du Temple : « Malheur aux peuples, grande est leur perte, mais ils ne savent pas ce qu’ils ont perdu : tant que subsista le Temple, l’Autel faisait l’expiation, qui l’a fait désormais ? » (Talmud, Soucca 55 B, Exposé Talmud de A. Cohen, page 109). Même le Rituel des Prières de Yom Kippour reprend cette interrogation angoissée et chaque année des millions de Fils d’Israël adressent à D.ieu cette question… qui a pourtant reçu depuis longtemps sa réponse, comme nous allons l’examiner.
Deux valeurs essentielles : la repentance et le sang
La Bible, Parole de D.ieu, montre d’une manière évidente que, pour que le Yom Kippour prenne sa vraie valeur de rachat et de pardon, il fallait deux choses qui sont malheureusement absentes de l’enseignement et de la recherche du peuple d’Israël : LA REPENTANCE ET LE SANG.
LA REPENTANCE est un sentiment de culpabilité devant l’état de péché où l’individu se trouve ; sa conscience éveillée par l’Esprit de Dieu (Rouah Hakodesh = Esprit Saint) reconnaît sa misère et son incapacité à s’en délivrer par des moyens humains. Dans notre Peuple, les chefs religieux ne prêchent pas, hélas, LA REPENTANCE, c’est-à-dire, se repentir de ses péchés en les abandonnant, regretter amèrement les fautes commises, mais on parle volontiers, surtout aux alentours de Yom Kippour, de PENITENCE, c’est-à-dire de se punir soi-même en se mortifiant, se contraignant volontairement à une punition, une obligation ou en se privant de nourriture, etc… tout cela pour mériter le pardon divin.
Les Prophètes de l’Ancienne et de la Nouvelle Alliance ne parlent jamais de pénitence, mais constamment de repentance (TESHOUVAH en hébreu).
C’est cette manière d’envisager la repentance qui faisait dire à l’Eternel par la bouche d’Ezéchiel :
« Revenez, détachez-vous de tous vos péchés (l’expression hébraïque « Shouvou … Véhashivou », correspond à REPENTANCE, REVENIR à Dieu, CONVERTIR). Rejetez loin de vous tous les péchés que vous avez commis, faites-vous un coeur nouveau et une âme nouvelle, et pourquoi mourriez-vous, maison d’Israël ? Car je ne désire pas la mort du pécheur dit le Seigneur Dieu, REVENEZ (vehashivou »… »teshouvah », se repentir en revenant à Dieu), REVENEZ et VIVEZ » (Ezechiel 18 : 30 à 32).
La même expression sera employée plus tard par Jean-le-baptiseur (Yohanan Ha’Matbil) ou par le Messie Yéshoua :
« REPENTEZ-VOUS et CONVERTISSEZ-VOUS pour que vos péchés soient effacés, afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du Seigneur » (Actes 3 : 19 à 20)
Ou encore SAÙL de Tarse appelé PAUL :
« Dieu annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu’ils aient à SE REPENTIR »(Actes 17 : 30 à 31).
Ainsi, c’est après une vraie REPENTANCE, que le SANG va prendre toute sa valeur … mais pas celui d’un animal, celui du MESSIE ! Nous allons voir pourquoi et comment.
LE SANG, c’est la vie, et déjà Moïse sous l’inspiration de l’Esprit Saint et parlant de la part de D.ieu, en précisait toute la valeur lorsqu’il disait :
« Le principe vital de la chair est dans le SANG et MOI JE VOUS L’AI ACCORDE SUR L’AUTEL, pour procurer l’expiation à vos personnes, car c’est le SANG QUI FAIT EXPIATION (Kapparah = Kippour) POUR LA PERSONNE » (Lévitique 17 : 11 – Version Zadok Kahn).
LA REPENTANCE la plus sincère n’a d’efficacité pour obtenir le pardon que quand le sang a été versé, la vie de quelqu’un offerte à notre place comme substitut. Puisque le Temple a été détruit et que nous n’avons plus de SACRIFICES, faut-il tuer une volaille comme c’est devenu la coutume dans bien des familles juives ? Non, cela n’a aucun sens et n’est pas du tout conforme à la volonté divine exprimée dans sa Parole ! La triste réalité est là ! Toutes les prières sincères et ardentes, les supplications profondes de tout un Peuple, restent hélas sans effet, car « SANS EFFUSION DE SANG, IL N’Y A PAS DE PARDON » ! Quelle triste tragédie pour notre Peuple… Et cela depuis près de 20 siècles !
Quelques-uns penseront que nous exagérons ; d’ailleurs, diront-ils, puisque le Temple est détruit et qu’il est impossible de faire des SACRIFICES, l’Eternel a probablement remplacé ces SACRIFICES par NOS PRIERES !
A cela nous répondons : lisez bien la Bible et vous verrez que nous n’exagérons rien. Même pour la sortie d’Egypte, il a fallu que Moïse mette le SANG D’UN AGNEAU sur le linteau et les deux poteaux de chaque porte des maisons, sinon le destructeur aurait frappé aussi Israël ! (Exode 12 : 21 à 23).
Le « Juste » qui fera l’expiation
Si D.ieu a laissé détruire le Temple, c’est tout simplement parce qu’il avait pourvu lui-même au SACRIFICE PARFAIT ET EXCELLENT, UNE FOIS POUR TOUTES ! Avant de mettre en évidence les citations bibliques qui confirment cela, sachez que le Talmud nous rapporte cette citation qu’il attribue à Moïse : « Moïse dit au Saint-Unique, Béni soit-Il : Ne viendra-t-il pas un temps où Israël n’aura ni Tabernacle, ni Temple ? Quel sera son sort en ce temps-là ? (Sous-entendu en ce qui concerne l’expiation). Alors Dieu répondit : « Je prendrai un « Juste » parmi le peuple, je ferai de lui un otage pour tous, et j’effacerai l’iniquité de tous » (Exode R 35.4 Talmud A. Cohen page 168).
Bien que le Talmud ne soit composé que de commentaires de Rabbis, il n’en demeure pas moins vrai que, souvent, ces commentaires sont le reflet de citations bibliques.
Or la Bible, le seul livre inspiré, dit justement à propos d’un Juste qui est le Messie, par la bouche du prophète Isaïe :
« Mon Serviteur Juste justifiera beaucoup d’hommes et se chargera de leurs iniquités … Il s’est livré lui-même à la mort… Il a été mis au nombre des malfaiteurs parce qu’il a porté les péchés de beaucoup d’hommes, et il a intercédé pour les coupables » (Isaïe 53 : 11 à 12).
Lisez donc tout le contexte du chapitre 53, vous verrez qu’il s’agit de quelqu’un qui, comme un agneau, a connu la souffrance et une mort violente, afin d’accomplir le vrai « SACRIFICE » du Yom Kippour !
Certains ont prétendu qu’il s’agissait non d’un homme juste, mais du peuple d’Israël, c’est absolument faux, d’abord parce qu’Israël, comme tous les peuples, ne peut être juste.
La Bible dit que nous sommes tous pécheurs et ensuite le verset 8 dit : « II a été enlevé par l’angoisse et le châtiment, et parmi ceux de sa génération, qui a cru qu’il était retranché de la terre des vivants et frappé pour les péchés de mon peuple »?
L’évidence de ces mots se passe de commentaires et la dernière phrase montre bien qu’Israël ne peut être frappé pour Israël (son peuple). Tout le chapitre montre une personne et les mots employés ne peuvent en aucun cas concerner le peuple : « II s’est élevé comme une faible plante. Il n’avait ni beauté, ni éclat (verset 2). Méprisé, abandonné, homme de douleur (verset 3), Il a porté nos souffrances (verset 4). L’Eternel a fait retomber sur lui l’iniquité de nous tous » (verset 6).
Oui, le « Juste » qui fera l’expiation, dont le Talmud parle et encore plus les « Ecritures inspirées » des prophètes, c’est Yéshoua, appelé Jésus par les nations, le « SACRIFICE ET l’HOLOCAUSTE » préparé par D.ieu Lui-même, mis à mort sur le Golgotha pour les péchés d’Israël et du monde entier.
Le juste offert en otage pour tous
Au moment, où le Messie Yéshoua s’écriait en mourant : « tout est accompli », c’était le véritable « Kapparah », la vraie expiation de Yom Kippour qui venait de se faire « une fois pour toutes ».
C’était si vrai qu’à partir de la destruction du Temple en l’an 70, il n’y eut plus de sacrifices : ce n’était plus nécessaire puisque « le Juste offert en otage pour tous » selon la littérature talmudique avait trouvé son accomplissement, de même que les multiples prophéties de la Bible qui annonçaient un médiateur et substitut s’interposant entre D.ieu et l’homme pour prendre la place de ce dernier devant la justice divine, et aussi un « Goël » ou « Rédempteur », celui qui rachète en payant le prix.
La fonction du Messie annoncée par les Ecritures est double : II doit d’abord racheter et ce fut la tâche douloureuse du « serviteur souffrant », mais II doit aussi venir régner et ce temps approche.
Les signes des temps et le retour d’Israël dans son pays en sont les preuves formelles : Yéshoua le Messie (que les nations appellent Jésus) va bientôt venir régner à Jérusalem.
Devant l’évidence des faits, que préférez-vous, amis lecteurs ?
Un « Yom Kippour » selon la tradition de l’homme, où le pécheur crie, supplie, pratique des oeuvres, mais n’obtient rien et ne peut être pardonné, car il manque le « SANG DU JUSTE » seul capable d’expier et d’effacer les péchés ; ou bien un « vrai Yom Kippour » où le pécheur, après s’être repenti sincèrement, reçoit « une fois pour toutes » le pardon de ses péchés, puisque le prix en a été payé par D.ieu Lui-même en la personne de Yéshoua le Messie, dont la Bible affirme « que par SON SACRIFICE », II a ôté les péchés et par cette offrande. II a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont ainsi sanctifiés » (Hébreux 10 :12 à 14).
« Or, là où il y a pardon des péchés, il n’y a plus d’offrande pour le péché, ainsi donc, frères, nous avons au moyen du SANG de Yéshoua (Jésus) une libre entrée dans le sanctuaire par la route nouvelle et vivante qu’il a inaugurée pour nous au travers du voile, c’est-à-dire de sa chair » (Hébreux 10 : 18 à 21)
Pour nous Juifs messianiques
Notre choix est fait : il vaut mieux obéir à D.ieu plutôt qu’à des traditions d’hommes, mortes et inutiles où, hélas D.ieu n’a plus le dernier mot. Nous avons conscience que, comme dit l’Ecriture :
« nous étions morts par nos offenses et nos péchés dans lesquels nous marchions autrefois, vivant hélas selon les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et de nos pensées et nous étions par nature des enfants de colère, comme les autres, mais D.ieu, qui est riche en miséricorde nous a rendus a la vie avec Yéshoua le Messie, et en Lui, nous a sauvés par grâce » (Eph.2: 1 à 5).