Dans un cas comme dans l’autre, la nation étrangère n’était pas considérée comme plus juste, et le fait qu’elle ait pris une partie de la terre d’Israël était un péché encore plus grand que le péché d’Israël qui avait causé cette perte.
Le fait qu’Israël ait été plus ou moins juste au cours de son histoire ne justifie jamais qu’une autre nation vienne prendre sa terre. Malheur à la nation qui touche à la prunelle de son oeil (Zacharie 2.12) !
Pendant toute l’histoire de Juda et d’Israël, les prophètes ont appelé le peuple à la repentance morale. Leur rôle essentiel n’était pas d’encourager le zèle nationaliste, mais de s’adresser aux racines spirituelles du problème. Comme le dit Yeshoua :
« Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. » (Matthieu 6.33)
La conquête de la terre était pour eux la conséquence naturelle de la vie spirituelle en ordre devant D.ieu. C’est pourquoi nous croyons que la prière d’intercession, la repentance morale et la prédication de l’évangile aideront finalement Israël à accomplir son destin de royaume.
Josaphat, roi de Juda, envisagea un jour de partir en guerre en s’alliant avec Achab, roi impie d’Israël. Tous les prophètes, sauf un, promirent la victoire militaire nationale. Michée, par contre, déclara que, même si personnellement il désirait que les armées soient victorieuses (1 Rois 22.15), D.ieu ne lui avait pas donné son accord.
Ce même Josaphat, dans une autre occasion, reçut une prophétie par Yahaziel fils de Zacharie (2 Chroniques 20.1415) qui lui promettait la victoire militaire, mais elle se ferait par l’intervention surnaturelle du Seigneur.
La prophétie, I’Evangile et le Royaume
Le discernement prophétique est nécessaire pour savoir quand le Seigneur dit d’aller de l’avant et quand il dit non.
La repentance morale, la justice sociale, la soumission au chef légitime du gouvernement (Romains 13) sont les éléments qui conduisent à la victoire militaire, la prospérité financière et la conquête de la terre.
Certains veulent la victoire militaire sans le réveil spirituel ; d’autres veulent le réveil spirituel sans la restauration de la terre. Le dessein de D.ieu inclut les deux mais dans le bon ordre.
Remarque : la possession de la terre d’Israël est une question d’une extrême importance. Cependant, toute importante qu’elle soit, il nous faut également maintenir l’équilibre biblique. Un croyant bien intentionné m’a avoué un jour être dans la confusion, il se demandait ce qui était le plus important : les problèmes quant à la terre, ou ceux qui concernaient les gens. A mon avis, ce sont les gens. A long terme, bien sûr, D.ieu veut que Sa Volonté soit faite aussi bien pour les personnes que pour la terre.
La presse israélienne rapportait qu’un leader chrétien connu déclarait que les implantations dans les territoires étaient la grande question biblique, en fait, il voulait dire la seule. Une telle déclaration relève de l’étroitesse d’esprit. Si l’occupation de la terre est d’une grande importance dans la Bible, ce n’est pas la seule question.
En Israël, nous devons nous occuper des questions bibliques morales importantes telles que l’aide aux nécessiteux, le chômage, la lourde charge des impôts, la pornographie, l’homosexualité, les abus des enfants, la prostitution, l’avortement, la drogue, l’alcoolisme, la dépendance de la nicotine, les syndromes post-holocauste et post-terrorisme, les suicides, la violence dans les familles et les écoles, la criminalité chez les jeunes, le viol, la coercition religieuse, la persécution des juifs messianiques, le crime organisé, la corruption au gouvernement et dans les affaires, le terrorisme, l’islam radical, le racisme, les sectes, l’occultisme, la sorcellerie, les problèmes économiques, sociaux et de santé chez les Palestiniens, les problèmes démographiques et le droit de vote pour les Palestiniens… La liste pourrait continuer.
Tous ceux qui connaissent vraiment notre pays et s’en préoccupent ressentent profondément ces problèmes. En tant que peuple de D.ieu, nous voulons exercer une influence sur notre société en vue du bien dans toutes les questions bibliques que notre pays doit affronter. Cette position est non seulement correcte moralement et théologiquement, elle fait partie de notre témoignage pour l’évangile et le royaume de D.ieu.
Aujourd’hui, l’Evangile est la continuation du message des prophètes (Apocalypse 19.10). Le message prophétique de l’évangile conduit à la victoire militaire (Apocalypse 19.11).
Les disciples de Yeshoua abordèrent le Maître pour lui demander s’il allait restituer le royaume à Israël (Actes 1.6). Ils pensaient à la restauration nationale du royaume de David et de Salomon (Michée 4.8) et à toutes les victoires militaires qui l’accompagnent.
Yeshoua leur répondit qu’il fallait d’abord qu’ils soient remplis de l’Esprit Saint et qu’ils annoncent l’Evangile dans le monde entier (Actes 1.8).
Quand ce mandat de l’évangélisation sera près d’être achevé, la restauration totale d’Israël sera aussi très proche.
Remarque 1 : quand les juifs messianiques ou les chrétiens sionistes délaissent l’annonce de l’Evangile, il leur arrive de donner trop de place au programme politique nationaliste. Certes, les croyants ont le droit d’avoir en bonne conscience des opinions hostiles au gouvernement, mais quand la politique (qu’elle soit de droite ou de gauche) prend plus d’importance que le message biblique, la priorité et le discernement ont perdu l’équilibre.
Remarque 2 : la Torah prêche qu’il faut tenir des négociations de paix avant les actes militaires (Deutéronome 20.10). Il faut aussi remarquer que le commandement de la Torah d’offrir la paix avant la guerre se situe dans le contexte du mandat divin pour le peuple d’Israël de conquérir toute la terre de Canaan militairement. Il est intéressant de relever que dans l’histoire de l’Israël moderne, il arrive que, quand la gauche est au pouvoir, les efforts de paix échouent, la guerre éclate et les frontières s’agrandissent (1948,1967,1973). Et il arrive aussi que, quand la droite est au pouvoir, la position ferme sur la sécurité permet des négociations pour la paix et/ou le retrait (Begin et le Sinaï, Natanyahu et Hébron, Sharon et Gaza).
Jérémie et Jonas
Au temps de Jérémie, les zélotes religieux nationalistes s’opposèrent à la volonté de D.ieu. Ils tuèrent Guedalia, le gouverneur établi (Jérémie 41.2) et mirent Jérémie en prison (Jérémie 37.13).
Pendant la génération de l’exil, D.ieu donna au roi Nebucadnetsar la domination sur tout le monde connu. Il était l’image du Roi Messie au sens qu’il représentait l’autorité du gouvernement divin.
« Maintenant Je livre tous ces pays entre les mains de Nebucadnetsar, roi de Babylone, Mon serviteur » (Jérémie 27.6)
C’est également vrai du Roi Cyrus de Perse dans la génération du retour de l’exil. Le titre de Messie (ou Oint) lui est même attribué directement :
« Ainsi parle l’Eternel à son oint [Messie], à Cyrus, qu’il tient par la main, pour terrasser les nations devant lui, et pour relâcher la ceinture des rois ». (Isaïe 45.1 )
Le réveil spirituel, la rédemption nationale et la restauration du royaume dépendent de la soumission à l’autorité que D.ieu a établie et ointe dans chaque génération.
Le dernier degré de la punition est l’exil. A Babylone, il dura 70 ans ; c’était le châtiment divin pour les péchés du peuple.
Au cours des années où Jérémie prédisait l’arrivée de l’exil, tous les faux prophètes continuaient à proclamer conquête et victoire.
De nos jours, nous ne sommes pas dans une période précédant un exil majeur, mais nous nous trouvons après le grand exil des 2000 dernières années. Le dessein général de D.ieu pour maintenant est la restauration et l’expansion de la nation. Même si Jérémie prophétisait sur l’exil, il rappelait aussi que la possession par alliance de la terre était inaliénable, et qu’un jour elle serait restaurée (Jérémie 31.36-40 ; 32.37-44 ; 33.10-18). C’est pourquoi D.ieu lui dit d’acheter un champ dans le pays alors même que les Babyloniens font la conquête d’Israël (Jérémie 32.14-15). L’achat de Jérémie pendant l’exil babylonien est un acte de foi en l’alliance comme celui de Abraham quand il achète la caverne de Macpéla.
Si le peuple s’était repenti, D.ieu aurait annulé la punition de l’exil. Il suffisait que le peuple accepte :
- d’avoir foi dans les paroles de Jérémie (et non dans celles des faux prophètes),
- de se soumettre au roi Nebucadnetsar (Jérémie 38.17).
De même, pour être sauvé par l’Evangile, il faut avoir foi dans le témoignage des apôtres, se soumettre à Yeshoua et le prendre comme Seigneur.
Le fait que le roi Nebucadnetsar ne soit pas juif, ne faisait aucune différence. D.ieu avait placé ce roi babylonien (iraquien) comme gouverneur du monde en cette génération.
« Mais la nation qui pliera son cou sous le joug du roi de Babylone, et qui lui sera soumise, je la laisserai dans son pays. » (Jérémie 27.11)
Les prophètes d’Israël ainsi que les apôtres de Yeshoua demandaient qu’il y ait l’équilibre entre être fidèle à l’appel d’Israël d’une part et reconnaître la destinée des nations d’autre part.
Juifs et Gentils (non juifs) sont égaux devant D.ieu.
Cependant, les prophètes et les apôtres juifs n’étaient pas toujours prêts à reconnaître cette égalité spirituelle et raciale. C’est ce qui explique la fuite de Jonas. Il se considérait comme le type de prophète « conquête et nationalisme ». En général, il donnait des prophéties qui préconisaient l’expansion des frontières d’Israël.
« Dieu rétablit les limites d’Israël depuis l’entrée de Hamath jusqu’à la mer de la plaine, selon la parole que l’Eternel, le Dieu d’Israël, avait prononcée par son serviteur Jonas, le prophète, fils d’Amitthài, de Gath-Hépher. » (2 Rois 14.25)
Puis, D.ieu lui donne une parole pour Ninive, la capitale de l’Assyrie (c.-à-d. pour des Gentils). Jonas comprend que, si D.ieu l’envoie en mission vers les Gentils (non juifs), c’est que l’Eternel a l’intention de les bénir et de les faire entrer dans leur destinée du royaume et de la domination.
Mais Jonas ne s’intéresse qu’à son appel pour Israël : il ne veut pas d’un ministère auprès des Gentils. Jonas finit par prêcher l’évangile à l’Assyrie. Les Ninivites se repentent et D.ieu leur donne la domination du royaume.
Pendant les deux ou trois générations qui suivent le réveil avec Jonas, l’Assyrie conquiert le monde connu période à l’époque de temps (y compris Israël). Il est intéressant de relever la succession des rois d’Assyrie pour voir comment la prédication de Jonas a finalement changé l’histoire du Moyen-Orient pendant près de 100 ans :
- le roi au temps de Jonas : repentance morale et réveil spirituel en Assyrie (2 Rois 14, livre de Jonas),
- Pul : Israël assujetti à l’Assyrie (2 Rois 15.19),
- Tiglath Pileser : les frontières d’Israël sont réduites par l’Assyrie (2 Rois 15.29),
- Salmanasar: conquiert et exile les 10 tribus du nord d’Israël (2 Rois 17.3),
- Sanchérib : dans son orgueil, il tente d’attaquer Juda et il est détruit surnaturellement par l’Ange de YHVH (2 Rois 18.13 ; 19.35),
- Esar-Haddon : règne à la place de son père assassiné ; sa génération est punie (2 Rois 18.37, Isaïe 10.5-13).
Au temps de Jérémie, les zélotes religieux nationalistes s’opposèrent à la Volonté de D.ieu. Ils tuèrent Guedalia, le gouverneur établi (Jérémie 41.2) et mirent Jérémie en prison (Jérémie 37.13).
Pendant la génération de l’exil, D.ieu donna au roi Nebucadnetsar la domination sur tout le monde connu. Il était l’image du Roi Messie au sens qu’il représentait l’autorité du gouvernement divin.
« Maintenant je livre tous ces pays entre les mains de Nebucadnetsar, roi de Babylone, mon serviteur. » (Jérémie 27.6)
C’est également vrai du Roi Cyrus de Perse dans la génération du retour de l’exil. Le titre de Messie (ou Oint) lui est même attribué directement :
« Ainsi parle l’Eternel à son oint [Messie], à Cyrus, qu’il tient par la main, pour terrasser les nations devant lui, et pour relâcher la ceinture des rois. » (Isaïe 45.1)
Le réveil spirituel, la rédemption nationale et la restauration du royaume dépendent de la soumission à l’autorité que D.ieu a établie et ointe dans chaque génération.
Echelle de I’exil et de la rédemption
L’échelle de la punition divine a quatre échelons principaux :
- incapacité de remporter la conquête totale et la domination du royaume
- défaite économique et militaire qui réduit les frontières
- division de la nation en deux
- exil
Dans notre génération, D.ieu restaure la nation d’Israël.
Ce faisant, il renverse le processus de l’exil. La rédemption est le contraire de l’exil. La rédemption inclut la restauration nationale ainsi que le salut personnel.
Remarque : le mot hébreu pour exil est galut et celui pour rédemption est geulah. Ce sont deux concepts parallèles qui ont également en hébreu des sonorités similaires.
Le processus de la restauration comprend donc les quatre échelons mais dans l’ordre inverse :
- le retour de l’exil
- la moitié de la nation est restaurée
- l’expansion de l’influence militaire et économique
- la conquête et la domination totale du royaume
Voici comment cette échelle de la restauration s’est accomplie, au moins en partie, pendant le siècle dernier :
- le retour de l’exila commencé en 1881 à la première aliyah du mouvement « BILU » et il se poursuit jusqu’à aujourd’hui.
- environ la moitié de la terre à l’ouest du Jourdain a été restaurée en 1947 à la division par les Nations Unies et à l’établissement de l’Etat d’Israël en 1948.
Je crois que le vote de l’ONU et l’indépendance d’Israël sont un accomplissement de la prophétie et font partie du processus de restauration :
- en 1967 et 1973, le territoire s’est agrandi par les conflits militaires. De 1977 jusqu’à aujourd’hui, la croissance économique se produit en Israël.
- à la fin, alors que la nation revient à son Messie et que le Messie revient à sa nation, le Royaume en totalité sera restauré. L’évangile du royaume est actuellement prêché en Israël après une absence de 1900 ans.
Dans ce contexte, nous nous attendons pour Israël dans notre génération à un agrandissement du territoire, et à l’expansion militaire, politique et économique.
Le Royaume et la Restauration pendant le Millénium
A son retour, Yeshoua accomplira toutes les attentes nationalistes d’Israël telles qu’elles sont prophétisées dans les Ecritures.
En attendant, nous voulons prier avec ferveur pour que sa volonté soit faite sur la terre dans cette période de temps. Ceci est un aspect central de la prière Notre Père, pour que son royaume vienne et que sa volonté soit faite sur la terre comme au ciel (Matthieu 6.10). Toutefois, l’accomplissement total ne se fera qu’à son retour.
Il est important de voir la connexion entre le retour de Yeshoua et la restauration ultime de la nation d’Israël. Sinon, le côté chrétien ratera l’importance de la restauration d’Israël dans notre génération. Le côté juif ratera l’importance de Yeshoua et la partie messianique de sa rédemption nationale.
Yeshoua reviendra. La première fois, il est venu en tant que serviteur souffrant (le Messie fils de Joseph, dans la terminologie rabbinique), il reviendra en tant que roi conquérant (le Messie fils de David, dans la terminologie rabbinique).
Yeshoua n’a pas accompli toutes les prophéties sur le Messie. Il en a accompli la moitié. Il a accompli les fonctions prophétiques et sacerdotales à sa première venue, il accomplira les fonctions royales à sa seconde venue.
Remarque : c’est aussi un facteur clé dans l’évangélisation, surtout parmi les Juifs. Notre peuple ne comprend pas pourquoi il fallait que Yeshoua soit crucifié.
« Si tu es le Messie, descends de la croix, renverse les Romains, apporte la paix mondiale, alors nous croirons en toi. » (Matthieu 27.42 42 ; Marc 15.32 ; Luc 23.37)
Les deux faces du tableau et les deux étapes du plan de D.ieu, à savoir le Messie souffrant pour apporter le pardon des péchés et le Messie conquérant pour apporter la restauration du royaume, sont toutes deux nécessaires au plan de D.ieu. Il faut comprendre les deux points de vue, juif et chrétien, si nous voulons voir les deux dimensions du royaume de D.ieu.
Exil et rédemption
Nous, les Juifs, nous ne nous sommes jamais penchés sérieusement sur les raisons de notre exil de quasi 2 000 années. Nous l’attribuons souvent entièrement à l’antisémitisme, ce qui est partiellement vrai et D.ieu punira les nations des Gentils pour leur antisémitisme et leur persécution des Juifs.
« Je suis ému d’une grande jalousie pour Jérusalem et pour Sion, et je suis saisi d’une grande irritation contre les nations orgueilleuses; car je n’étais que peu irrité, mais elles ont contribué au mal. » (Zacharie 1.14-15)
D’après ce verset, D.ieu est plus irrité contre les nations à cause de leur persécution des Juifs qu’il ne l’est des causes de l’exil (en tout cas pour l’exil babylonien). Il a plus de zèle pour restaurer Sion qu’il n’en avait pour la punir.
De subtiles racines d’antisémitisme dans la théologie chrétienne ont mis l’accent sur le châtiment de D.ieu sur Israël, mais passé sous silence le désir intense de D.ieu de restaurer la nation. La théologie chrétienne a aussi fait l’erreur de souligner la colère de D.ieu contre les Juifs à cause de notre péché, mais elle a fermé les yeux sur sa colère bien plus grande envers les Gentils pour leur antisémitisme et leur persécution des Juifs.
Dans l’examen des raisons spirituelles de l’exil prolongé des Juifs, il faut tenir compte tant du péché de notre peuple que des péchés des Gentils. Dans l’ensemble, les chrétiens ont relevé le rôle du péché juif tandis que les Juifs ont relevé celui des Gentils. Toutefois, Yeshoua nous appelle à enlever d’abord la poutre de notre oeil avant de pouvoir corriger les péchés de notre prochain (Matthieu 7.3-5).
Dans les Ecritures, l’exil est toujours la conséquence du péché ou sa punition. Vous qui lisez ces lignes, si vous n’êtes pas juif, l’antisémitisme est la raison principale de votre part dans le péché. Cependant, si vous êtes juif, comme moi, la raison principale de l’exil réside ailleurs : c’est notre propre péché.
Quand nous traiterons la cause de l’exil à sa racine de notre côté (à savoir, l’orgueil, la convoitise, l’incrédulité, l’entêtement, la religiosité, la violence et le rejet du Messie), nous pourrons parvenir à la restauration totale et au retour de cet exil.
Alors le royaume sera restitué à Israël ; il y aura la paix sur la terre et même la résurrection d’entre les morts (Romains 11.15). Tant que nous ne traiterons pas ces questions à leurs racines, nous ne parviendrons pas à la plénitude de notre rédemption nationale.
Restauration de toutes choses
D.ieu s’occupe de restauration. Au commencement, tout ce qu’il fit était bon, voire très bon. A la fin, ce sera excellent. Cependant, par suite du péché de l’homme et de la révolte de Satan, la terre et tout ce qu’elle contient a été souillée. D.ieu est en train d’ôter ce péché et cette révolte, de purifier notre coeur, et finalement de rétablir tout ce qui a été perdu.
Non seulement tout ce qui a été perdu dans le Jardin d’Eden sera restauré, mais ce sera beaucoup mieux. Le Jardin d’Eden n’était que le commencement des bonnes choses de D.ieu.
La Bible est le premier livre qui se termine bien. A la fin, tous ceux qui ont vraiment accepté la grâce de D.ieu vivront heureux pour toujours.
Les deux derniers chapitres de la Bible (Apocalypse 21 et 22) font pendant aux deux premiers (Genèse 1 et 2).
Le problème, malheureusement, c’est que tous ceux qui refusent de se repentir subiront un châtiment terrible pour toujours. En termes chrétiens, il y a un paradis et un enfer ; en termes juifs, il y a Gan Eden et Gei Hinnom. Tous deux sont bien réels. La réalité de la grâce et des bénédictions de D.ieu au paradis nous encourage dans la foi. La réalité du châtiment divin dans le feu nous donne une sainte crainte. La tension dynamique entre les deux nous aide à comprendre la nature de D.ieu qui est à la fois amour et vérité.
D.ieu désire aller aussi loin que possible dans tous les aspects (tant spirituels que matériels) de la restauration du royaume. La restauration ultime sera totale.
« Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés, afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du Seigneur, et qu’il envoie celui qui vous a été destiné, Jésus-Christ, que le ciel doit recevoir jusqu’aux temps du rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes d’autrefois. » (Actes 3.19-21)
Toutes choses seront rétablies, mais elles le seront par étapes (Matthieu 13, Marc 4). Certaines seront restaurées avant le retour de Yeshoua, d’autres après. Il faut que Yeshoua reste au ciel pendant cette étape de la restauration ; puis il reviendra pour l’étape suivante.
« Il répondit: Il est vrai qu’Ilie doit venir, et rétablir toutes choses. » (Matthieu 17.11)
Les deux passages de Mathieu 17 et Actes 3 annoncent que toutes choses seront restaurées. Il y a une restauration prophétique d’Elie juste avant la Seconde Venue. Et il y a une restauration royale messianique juste après la Seconde Venue. Cette restauration du royaume est un message prophétique clé de la fin des temps par cette génération Élie.
Le Royaume de D.ieu en notre âge est dans la communauté de la foi qui englobe le reste messianique en Israël et les vrais croyants dans toutes les autres nations. C’est ce que signifie l’Eglise universelle (Ekklesia en grec, Kehilah en hébreu).
Avant la Seconde Venue, il faut que se produise, dans la communauté internationale de la foi, la restauration de tous les éléments du royaume de D.ieu.
Il faut que l’Epouse soit préparée (Apocalypse 19.7) immédiatement avant que le Messie revienne (Apocalypse 19.11).
Toutes les facettes du royaume seront restaurées au Corps du Messie de la fin des temps avant qu’il revienne :
- pureté du cœur
- jugement moral
- unité des saints
- gloire et puissance de l’Esprit
- autorité gouvernante
- évangélisation mondiale
- être greffé en Israël
C’est la restauration Elle qui doit précéder la Seconde Venue.
Quand Yeshoua revient :
- Il reprend les gouvernements de ce monde (Apocalypse 11.15),
- Il incarcère le diable (Apocalypse 20.1-3),
- Il provoque la première résurrection des morts (Apocalypse 20.4-6),
- Il apporte la paix sur la terre (Isaïe 2.4 ; 11.6-10),
- et Il établit son trône à Jérusalem (Ésaïe 2.2-3 ; Zacharie 14.16-21). Il régnera pendant 1 000 ans. A ce moment, toutes choses seront restituées à la société humaine dans son ensemble, à Israël et aux gouvernements de ce monde.
Après les 1 000 ans, la troisième et dernière étape de la restauration arrive : les nouveaux cieux et la nouvelle terre (Apocalypse 21-22). Là, le cosmos tout entier sera restauré. Le ciel et la terre seront unis. La Jérusalem céleste descend sur la Jérusalem terrestre (Apocalypse 3.12 ; 21.2 ; 21.10). La seconde résurrection et le jugement final des vivants et des morts ont lieu (Apocalypse 20.12-15).
« Lorsque les temps seraient accomplis, de réunir toutes choses en Christ [Messie], celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre. » (Ephésiens 1.10)
« Tout réconcilier avec Lui-même, tant ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux » (Colossiens 1.20)
Dans les deux versets parallèles ci-dessus, remarquez que cette troisième étape de la restauration de toutes choses inclut à la fois ce qui est dans le ciel et ce qui est sur la terre. La volonté de D.ieu sera faite sur la terre comme au ciel (Matthieu 6.10). La planète terre sera régénérée (Matthieu 19.28). Toute la création naturelle sera libérée et restaurée (Romains 8.19-22). Yeshoua a l’autorité à la fois au ciel et sur la terre (Matthieu 28.18).
En résumé, toutes choses seront restaurées. Elles seront restituées en trois étapes :
- avant le millénium : dans la communauté de la foi, y compris le reste croyant d’Israël.
- pendant le millénium : à la société mondiale, aux gouvernements humains et à la nation d’Israël.
- après le millénium : au cosmos, à la nature, tout le ciel et la terre unis.
Restauration d’Israël
Le passage de Actes 3 déclare que toutes choses seront restaurées. Quelles choses ? Celles qui ont été prophétisées par les prophètes d’Israël et par tous les prophètes depuis la création.
Ceci inclut le peuple d’Israël, la nation d’Israël, et la terre d’Israël. La restauration d’Israël fait partie de l’ensemble du plan divin de la restauration du royaume. C’est le thème central de Romains chapitre 11.
Toute théologie du royaume qui n’inclut pas la restauration d’Israël est en opposition directe à tout ce qui est écrit dans cette section des Ecritures, les chapitres 9 à 11 de Romains, ainsi que dans de nombreuses autres portions importantes. Jérusalem, Sion et Israël sont mentionnés plus de 3 000 fois dans l’Ancienne et la Nouvelle Alliances (Ancien et Nouveau Testaments).
« Jérusalem, tu es bâtie comme une ville dont les parties sont liées ensemble… Car là sont les trônes pour la justice, les trônes de la maison de David. Demandez la paix de Jérusalem. Que ceux qui t’aiment jouissent du repos ! » (Psaume 122.3, 5, 6)
« Qu’ils soient confondus et qu’ils reculent, tous ceux qui haîssent Sion ! » (Psaume 129.5)
« Oui, l’Eternel a choisi Sion, il l’a désirée pour sa demeure : c’est mon lieu de repos à toujours; J’y habiterai, car je l’ai désiré. » (Psaume 132.13-14)
« Que de Sion l’on bénisse l’Eternel, qui habite à Jérusalem ! » (Psaume 135.21)
« Si je t’oublie, Jérusalem, que ma droite m’oublie si je ne fais de Jérusalem le principal sujet de ma joie ! » (Psaume 137.5-6)
« Dieu a-t-il rejeté son peuple ? Loin de là ! » (Romains 11.1)
« Est-ce pour tomber qu’ils ont bronché ? Loin de là ! Si leur chute a été la richesse du monde, et leur amoindrissement la richesse des païens, combien plus en sera-t-il ainsi quand ils se convertiront tous ? » (Romains11.11-12)
« Car si leur mise à l’écarta été la réconciliation du monde, que sera leur réintégration, sinon le passage de la mort à la vie ? » (Romains11.15)
« Et ainsi tout Israël sera sauvé » (Romains11.26)
« Car les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables. » (Romains 11.29)
La restauration d’Israël, comme celle de toutes choses, se fait en trois étapes.
L’étape actuelle est celle de la restauration, totale dans le reste croyant, progressive mais pas totale de la nation. L’étape suivante, à la venue du Messie, sera la restauration nationale totale. Dans l’étape finale, il y aura une unité cosmique de la Jérusalem céleste et de la Jérusalem terrestre.
C’est la volonté de D.ieu que la restauration soit la plus étendue possible avant le retour de Yeshoua, même si nous savons qu’elle ne sera pas totale jusqu’à ce qu’il revienne. Dans les dispensations du plan de D.ieu, nous ne sommes pas présentement dans la saison de l’exil, mais dans le temps de la restauration. Le parallèle scripturaire est le temps de Néhémie, et non celui de Jérémie. A la fin, toutes les aspirations nationales du peuple d’Israël seront accomplies par Yeshoua, son Roi Messianique.
Erreurs séculières et religieuses
Je suis frappé de la résistance au plan de D.ieu qui provient tant de l’humanisme séculier que du fanatisme religieux. Yeshoua nous dit de nous garder du levain des Hérodiens ainsi que de celui des Pharisiens (Marc 8.15). Comme le Nouveau Testament reproche à Hérode ses péchés sexuels et sa complicité avec les Romains, je vois un parallèle à la signification spirituelle du levain d’Hérode dans l’humanisme moderne séculier et libéral. De même, comme les Pharisiens sont accusés de religiosité et d’hypocrisie, je vois un parallèle à la signification spirituelle du levain des Pharisiens dans la coercition et le fanatisme religieux de notre époque.
Le mouvement sioniste a débuté plus de 50 ans avant l’Holocauste. Je crois que c’était un appel prophétique par lequel Dieu avertissait les Juifs de quitter l’Europe pour aller en Amérique ou en Israël. Chez les Juifs sionistes, on trouvait à la fois des religieux et des séculiers. Les Sionistes séculiers voyaient la nécessité d’un état juif comme faisant partie du mouvement de libération nationale de tout groupe ethnique. La plupart étaient socialistes. Il y avait beaucoup de Juifs orthodoxes pro-sionistes dans les mouvements BILU, Mizrachi, Kook, Poalei, etc. qui tiraient leur inspiration des écrits religieux classiques.
Cependant, par suite de leur confort et de leur suffisance, les Juifs de l’Europe occidentale séculière eurent tendance à rester où ils étaient et à ne pas prêter attention aux signes annonciateurs de l’Holocauste. En Europe de l’Est (d’où vient une grande partie de ma famille), les gens étaient plus religieux. La tendance chez les Haredi (ultra religieux) était de rejeter le message sioniste parce qu’il ne cadrait pas avec leur conception traditionnelle du Messie. Il est accablant de constater que des millions de Juifs, sous la mauvaise influence de l’humanisme ou de la religiosité, restèrent en Éurope et furent massacrés par les Nazis.
Remarque : en abordant des sujets aussi sensibles et complexes que l’histoire juive ou l’Holocauste, toute conclusion générale relève nécessairement de la simplification excessive. Pourtant, dans la crainte de l’Eternel et en reconnaissant l’impossibilité inhérente de prouver de telles déclarations, je crois qu’il serait utile que certaines observations et façons de voir soient exposées.
Dans les premières années de l’Etat d’Israël, le même schéma se produisit. De nombreux Juifs religieux ultra- orthodoxes firent opposition en objectant que le nouvel état n’était pas assez religieux ou encore qu’eux-mêmes ne pouvaient pas revenir jusqu’à ce que le Messie vienne. Par ailleurs, les Juifs humanistes des pays occidentaux, qui ne voulaient pas être dérangés dans leur style de vie aisé, tentèrent de passer sous silence les luttes de l’Etat d’Israël pour sa survie ou même s’y opposèrent.
Au cours des quelques décennies depuis la reprise de Jérusalem en 1967, un changement s’est opéré dans les points de vue tant séculiers que religieux en Israël. Un grand nombre de Juifs séculiers se sont tournés vers les partis de gauche dans leur confiance en des accords de paix illusoires grâce à des concessions territoriales tandis que beaucoup de religieux se sont tournés vers la droite et sont entrés dans l’arène politique en apportant leur programme religieux.
Depuis ces quelques dernières années, un autre changement se produit. En 1999, les Israéliens trouvaient que le Premier Ministre Barak offrait aux Palestiniens d’énormes concessions. Ils eurent un premier choc lorsque ces offres furent refusées, puis un second lorsque, dans le sillage de l’échec de ces négociations, Yasser Arafat déclara l’ouverture de la Deuxième Intifada à l’automne 2000. Les Israéliens furent déçus tant de la droite que de la gauche. Ils ne voyaient plus de solutions ni militaires, ni politiques, ni en s’implantant dans les territoires, ni en cédant de la terre pour la paix.
Un nouvel appel vint à la fois de la droite et de la gauche de s’éloigner des Palestiniens, de s’en séparer. Ce désir de séparation a conduit à des actes politiques comme la barrière de sécurité ou le désengagement de Gaza. En 2006, il a abouti à la formation du nouveau parti de Sharon entre la gauche travailliste et la droite du Likoud. Je vois l’attirance initiale du parti Kadima comme du pragmatisme dénué de tout idéalisme. Certains y voient du positif, d’autres du négatif. La majorité des Israéliens trouvèrent qu’ils n’avaient pas d’autre choix à ce moment-là.
Modèles bibliques d’exil et de restauration
Ce qui est le plus approprié dans le Tanach pour la compréhension de la grande Dispersion de quasi 2000 ans, c’est l’exemple de l’exil babylonien à l’époque de Jérémie. Tout comme Jérémie prédisait l’exil de 70 ans, Yeshoua prédisait l’exil qui commença en 70 apr. J.-C.. Bien que la plupart des prophéties de Yeshoua étaient morales et spirituelles et n’avaient rien à voir avec des prédictions sur l’avenir des événements politiques, il prédit clairement l’exil futur et la destruction de Jérusalem dans son célèbre Discours rapporté en Matthieu 23-24, Marc 13, et Luc 13, 19, 21.
« Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! Voici, votre maison vous sera laissée déserte… vous ne me verrez plus désormais, jusqu’à ce que vous disiez: Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » (Matthieu 23.37-39)
« Comme Jésus s’en allait, au sortir du temple, ses disciples s’approchèrent pour lui en faire remarquer les constructions. Mais il leur dit : Voyez-vous tout cela ? Je vous le dis en vérité, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée. » (Matthieu 24.1-2)
« Lorsque vous verrez Jérusalem investie par des armées, sachez alors que sa désolation est proche. Alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes, que ceux qui seront au milieu de Jérusalem en sortent, et que ceux qui seront dans les champs n’entrent pas dans la ville. Car ce seront des jours de vengeance. Car il y aura une grande détresse dans le pays, et de la colère contre ce peuple. Ils tomberont sous le tranchant de l’épée, ils seront emmenés captifs parmi toutes les nations, et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations, jusqu’à ce que les temps des nations soient accomplies. » (Luc 21.20-2)
L’importance des prédictions de Yeshoua sur la destruction du second Temple et sur l’exil prolongé des Juifs ne saurait être exagérée. Jérémie donnait également des prophéties spirituelles et morales, mais il faut les comprendre dans le contexte de ses prédictions de l’exil babylonien. Les enseignements de Yeshoua doivent aussi être compris dans le contexte historique.
Yeshoua fit cette prophétie en 33 de l’ère chrétienne, toute une génération avant que l’invasion romaine n’ait lieu. Sa prophétie marqua un tournant dans l’histoire séculière et religieuse en Israël et au Moyen Orient.