Le chant, l’âme de la prière juive

Le chant est omniprésent dans le judaïsme, à la synagogue certes, mais également au sein du foyer familial. Il rythme les fêtes de l’année juive et les moments forts de la vie.

Dans une communauté juive messianique, nous pouvons trouver plusieurs formes de louange.

Lorsque nous nous retrouvons le samedi matin, jour de Shabbat, c’est le hazan qui anime le chant (1).

Les chants, empruntés à la prière publique comprennent deux parties :

  • les souples mélopées qui sont l’apanage du hazan (chantre, officiant),
  • les réponse d’un rythme plus strictement réglé, dévolus à la qehila (assemblée des fidèles).

Fidèles et officiants n’interviennent jamais dans la prière publique autrement qu’en chantant ou en psalmodiant.

Le hazan est un ministre du culte ; mais son rôle n’est pas un sacerdoce analogue à celui que remplissaient jadis le cohen (prêtre) et le lévite (serviteur, musicien) dans le Temple de Jérusalem.
L’institution du hazan n’existe, en effet, que depuis la naissance du culte synagogal (4e siècle avant l’ère chrétienne), qui a pu être dit un culte sans prêtre, et, primitivement, la prière synagogale étant improvisée en grande partie, l’assemblée des fidèles déléguait un personnage qu’elle estimait particulièrement pour sa piété et qu’elle jugeait capable de bien diriger la prière. On l’appelait le scheliah-tsibour, délégué de la Communauté, ou mitpallel, celui qui prie. La fonction était purement honorifique.

Par la suite, avec la constitution et le développement du rituel des prières, le hazan doit avoir des connaissances religieuses et liturgiques étendues, un réel talent de musicien et une très belle voixLes fidèles réunis à la synagogue ne se contentent plus d’être guidés par l’officiant, ils attendent d’être émus par lui et stimulés à la prière.

Le chant, un moyen d’entrer dans la présence de Dieu

« Dieu monte au milieu des cris de triomphe » (Psaume 47 : 6)

« Monte à Sion parmi les acclamations » (Marc 11 : 9-10)

Ce texte trouve son application lors de la montée de Yeshoua à Jérusalem pendant laquelle le peuple l’acclame. Il est ainsi élevé par des cris de joie à la dimension d’un Roi.

On peut trouver une situation analogue chaque fois que le sentiment de sa présence est si fort qu’il nous amène à louer D.ieu avec la même force.

À Shavouoth, c’est bien l’effusion de la Rouah Hakodesh qui a entraîné une louange aussi mémorable (Actes 2 : 11).

« Lorsque ceux qui sonnaient des instruments et ceux qui chantaient s’unirent pour louer l’Éternel… la maison de l’Éternel fut remplie d’une nuée » (2 Chronique 5 : 13-14)

Notes

(1) Extrait de « Le chant hébraïque de la synagogue française » de Léon ALGAZI (Professeur de musique liturgique à l’École rabbinique de France)

Retour en haut