Ruth, c’est l’histoire d’une réconciliation juive-arabe. Son histoire est mon histoire, car nous sommes, elle et moi, deux Moabites.
Mon premier souvenir spirituel ? La Guerre des Six Jours en 1967, qui opposa le Monde arabe et Israël.
A la radio, j’entendais d’un côté, l’appel du président Nasser à « noyer les Israéliens en mer », et de l’autre, les discours violents du roi Hussein de Jordanie « à les couper en morceaux ». La victoire arabe était si évidente pour tout le monde que, lorsque nous avons perdu, le désespoir des Palestiniens fut immense. Je n’ai alors pas pu m’empêcher de penser que nos ennemis devaient être très particuliers pour avoir gagné contre le monde arabe entier.
Comment D.ieu, si juste et bon, pouvait-il bénir et soutenir cette nation contre toutes les autres ? Comment D.ieu pourrait-il être contre ma nation ?
A cette époque de ma vie, je buvais, je faisais partie de gangs, ma vie était vide, sans but. J’ai même tenté de me suicider. J’ai alors commencé à chercher la vérité.
A l’époque, le leader du Parti communiste pour la Jeunesse prêchait que tous les gens devraient être égaux. Je suis devenu communiste et j’ai commencé à prêcher dans les rues. Cette voie a alimenté ma haine croissante pour Israël : je voulais qu’Israël soit détruite, je la voyais comme la cause de tout le mal sur terre. Si extérieurement je donnais l’image de quelqu’un de très engagé, intérieurement, je n’avais pas trouvé la paix. Je me posais toujours de nombreuses questions sur D.ieu.
Février 1976
Mes camarades communistes et moi avons fait irruption dans une église. Imperturbable, le prêtre a demandé à sa communauté de continuer à prier, en affirmant qu’un changement aurait lieu. J’ai alors pensé : « Je veux que ma vie change ». Et je me suis dit qu’il était impossible que cela soit aussi simple : demander pour être entendu. Une voix m’a dit : « Qu’avez-vous à perdre ? ». Alors, je me suis lancé : « YESHOUA, si Tu es le Seigneur, transforme-moi car je suis un pécheur ». Je me suis senti différent immédiatement. Quand je suis sorti de l’église, je sautais littéralement en l’air de joie, louant D.ieu de m’avoir permis de trouver la réconciliation avec mon Créateur. Je me suis plongé dans l’étude de la Bible, et à ma grande surprise, j’y ai trouvé beaucoup de Juifs !
Quelques années plus tard
Invité à une conférence en Chypre, j’ai rencontré des pasteurs juifs et arabes messianiques, qui priaient ensemble. Au début, je ne voulais rien avoir à faire avec eux, je les voyais toujours comme mes ennemis. Mais quand le temps d’adoration, de louanges commença, quelque chose en moi s’est mis à fondre. Ces Juifs étaient les vrais disciples de YESHOUA ! Pouvaient-ils être mes frères et soeurs en YESHOUA ? Il y avait un tel conflit en moi. Peu à peu, je suis allé leur parler, j’ai appris à les connaître et j’ai réalisé qu’ils étaient comme moi. J’ai oublié qu’ils étaient Juifs, ils étaient devenus chrétiens à mes yeux.
Deux ans plus tard, invité à une conférence à Jérusalem, j’ai compris qu’une guerre spirituelle était en train de se jouer. Alors que les orateurs évoquaient Israël et son rôle, je me suis levé brusquement et j’ai hurlé « Taisez-vous ! ». Avec une vingtaine de délégués arabes, nous avons tapé du pied et tenté d’interrompre les débats. Je n’acceptais toujours pas les Juifs dans mon coeur.
La Toute-Puissance de D.ieu en action
Mais l’Esprit Saint a continué à pénétrer mon coeur, à travailler en moi inlassablement. J’ai commencé à voir les Promesses de la Bible différemment. Jusqu’à ce qu’il y a trois ans, lors d’une rencontre, j’ai avoué ma haine pour Israël, debout devant mes frères et soeurs messianiques. Je me suis repenti d’avoir souscrit à la théologie de remplacement et j’ai demandé pardon à l’assemblée. Dès qu’ils m’eurent pardonné, je fus libéré !
Plus tard, j’ai invité l’un de mes frères juifs à venir dans mon église. Comment devais-je le présenter à mon assemblée ? Comme un Américain ou comme un Juif qui croit en YESHOUA ? J’évaluais les risques : perdre des membres de la congrégation, fermer l’Église que j’avais construite… Quand le moment fut venu, l’Esprit Saint aidant, j’ai dit la vérité et mon ami a partagé la parole de D.ieu avec une extrême onction. Cette expérience s’est reproduite avec le sermon charismatique d’une soeur juive messianique. De nouveau, l’Esprit Saint a pris le contrôle et il n’y a jamais eu autant de repentir et de réconciliation au sein de mon assemblée que ce jour-là.
La réconciliation juive arabe
Un jour, pasteurs juifs et arabes, nous nous sommes réunis pour chanter en hébreu et lire l’Ancienne Alliance, sur le Mt. Nebo (là où Moïse a vu la Terre Promise). Un groupe de rabbins de New-York qui rendaient visite au Roi Hussein nous ont aperçu. Ils se sont arrêtés, abasourdis. Seul YESHOUA peut faire cela. Personne d’autre.
Nous avons vécu dans l’erreur et l’obscurité trop longtemps. On m’a appris la théologie du remplacement (que j’ai moi-même enseigné plus tard). Cette thèse prétend que les nombreuses promesses faites à Israël dans la Bible trouvent leur accomplissement dans l’Église chrétienne, et non en Israël. Une théorie qui soulève bien des questions : si Israël est sous la condamnation de D.ieu et que la nation juive n’a plus aucun avenir, comment expliquer que ce peuple ait survécu de manière surnaturelle pendant plus de 2000 ans à toutes les tentatives visant à le détruire ? Comment expliquer pourquoi et comment la nation d’Israël est réapparue au 20e siècle ?
La dynamique spirituelle au Moyen-Orient
L’église doit comprendre le conflit spirituel qui oppose les arabes et les musulmans, et Israel. C’est un conflit antique, engagé entre le Royaume de D.ieu et celui des ténèbres. Je l’appelle « la dynamique spirituelle au Moyen-Orient », basée sur ESAIE 19 : « En ce jour, il y aura une grande route de l’Egypte à l’Achour. Achour viendra vers l’Egypte, et l’Egypte vers Achour, et l’Egypte adorera avec Achour. En ce jour, ISRAEL sera un troisième partenaire avec l’Egypte et Achour, une bénédiction ici, sur la terre, car ADONAI T’ZEVAOT l’a béni : bénie soit l’Egypte Mon Peuple, Achour l’oeuvre de Mes Mains, et Israel Mon Héritage. »
ADONAI est à l’origine et au coeur de la réconciliation juive-arabe. C’est LUI qui construira une autoroute de l’Egypte à l’Assyrie, afin que nous L’adorions tous avec Israel !
Ma congrégation est composée de 75 à 80% de Palestiniens. Nous prions pour Israël, la Palestine et pour que les plans de D.ieu pour ces deux nations s’accomplissent. Notre objectif est que les églises croissent en Jordanie. Quand j’ai fondé la mission « Arabes pour les Arabes », la première donation est venue des Juifs Messianiques. Je n’oublierai jamais le visage du pasteur Irakien qui a reçu le message pour moi. Au moment où l’Irak envoyait des missiles sur Israël, il recevait de l’aide des Israéliens. Il n‘en croyait pas ses yeux.
Le ministère AFTA
La mission d’AFTA est basée sur Sa Parole (ESAIE 19, 23-25). Nous rassemblons les Arabes et les Juifs qui croient en Jésus pour adorer YESHOUA ensemble. Nous invitons au repentir, nous apportons la réconciliation à la famille physique d’Abraham, nous amenons Ismael et Isaac, Ésaü et Jacob à vivre ensemble, unis en YESHOUA.
La vision d’AFTA, c’est la création d’églises dans chaque ville clé du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Nous sommes déjà implantés dans 14 pays arabes où nos 107 missionnaires témoignent chaque jour. Nous devons désormais nous étendre aux 23 pays arabes pour voir un jour les Égyptiens, les Assyriens et les Israéliens s’unir pour adorer le même D.ieu.
Louez D.ieu, aujourd’hui et toujours ! Il m’a aidé et vous aidera avec ces questions difficiles. Je le sais parce que c’est Lui qui a miraculeusement saisi les coeurs de deux Moabites, à trois mille ans d’écart et les a placés tous les deux dans Sa propre Famille Royale. Le coeur de RUTH et le mien !
Basé sur la traduction d’une interview donnée par Afeef pour le Nazarene Theological College (Afeef est sorti diplômé du NTC en 1983).
AFEEF HALASAH est né en 1959 dans un petit village du pays de MOAB, aujourd’hui appelé la Jordanie. Ses ancêtres vivaient déjà là, du temps de RUTH. En 1998, Afeef fonde AFTA, un ministère appelé les Arabes pour les Arabes, la seule mission indigène dans tout le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.