Mon enfance marocaine était portée par un judaïsme traditionnel, insouciant, ponctué par son cycle joyeux et solennel des fêtes qui ne manquaient jamais de rassembler autour de la table, la famille, comme pour lui conserver un goût prononcé de la vie.
Cette innocence fut brisée par le discours ahurissant de ma meilleure amie en âge de catéchisme et sa mise en quarantaine : « tu as tué Jésus ! tu as tué Jésus ! ».
J’étais sûre de n’avoir tué personne, encore moins ce Jésus que je ne connaissais pas… Ce mur de haine dressé était renforcé par les moqueries de petits maghrébins, lesquels regroupés, me lançaient comme des pierres : « yehudi ! yehudi ! ». Le sens de cette malédiction m’échappait.
Démunie et servile, « nue et honte » dirait Béréchit/Genèse 3 : 20, j’ai pris l’habitude de cacher mon identité à mes nouvelles fréquentations, ignorant que « un juif, c’est comme un escargot, il a beau sortir de sa coquille, il reste toujours escargot ! ». Einstein rejoignait en cela la pensée du Deutéronome 28 : 65.
Le juif est marqué et exposé ; il lui est impossible de se fondre dans les nations.
Un de mes grands moments était le cinéma. J’allais, main dans la main, avec mon père en chercher les émotions. Ainsi, devant Les dix commandements de Cecil B. De mille, émerveillée par la relation intime et puissante qui réunissait Moïse à l’Eternel, je me mis à la désirer ardemment.
Je me fis la réflexion que connaître l’existence de D.ieu m’importait seulement et seulement s’il descendait de Son Ciel ou m’y faisait monter.
Alors, la morale aurait son fondement inébranlable et dans le cas contraire, toutes les religions s’équivalaient.
Je devais tenir cette exigence du caractère entier de ma mère.
L’exemple de vie de ma mère
Petite fille de rabbin, ma mère attendait de l’enseignement droiture et vérité, et ses fruits avec vie et paix.
Elle souffrait d’une neurasthénie qui dura 14 ans. Quatorze ans sur lesquels nul ne put rien faire, ni rabbin, ni guérisseur, ni même neurologue de la Pitié Salpêtrière, qu’elle était venue consulter à Paris.
Je me rappelle ses insomnies permanentes, ses réveils en syncope, ses tranquillisants, ses antidépresseurs, sa peur tyrannique des microbes ; tous parlaient pour elle, de sa peur omniprésente de la mort ; mort qu’elle finit par rechercher, paradoxalement. Elle conçut très clairement l’idée de son suicide au gaz.
C’était à Niort, dans Les Deux Sèvres où nous avions échoué, après nos multiples pérégrinations à travers l’Algérie, puis la France, portés par les évènements.
Dans ce même temps, pendant les années 1960, ma mère fut invitée à entendre parler de Son Rédempteur, venu pour Sion et ceux de Jacob qui se convertiront de leurs péchés (Esaïe 59 : 20).
Elle fut saisie par l’Alliance qui continue ce même verset : mon alliance, « mon Esprit qui repose sur toi et mes paroles que j’ai mises dans ta bouche ! ».
L’intelligence de l’Ecriture lui parvenait enfin et l’héritage de son Messie Yeshoua, destiné aux Juifs premièrement, lui fut restitué dans l’amour et le respect, par un pasteur évangélique de qualité.
Le principe de vie associée à la Parole et à l’œuvre de Yeshoua rétablit la joie, et la maison retrouva son âme.
Les persécutions familiales surgirent, démasquant une haine bimillénaire, enkystée autour de la personne de Yeshoua. Cette haine surpassait l’intérêt que l’on pouvait porter à la guérison de ma mère !
Peu de temps après, il lui fut demandé, comme à Abraham, un acte de foi formidable : « Donne-moi ton fils ! ». Concernant mon frère Bernard, il fut retrouvé dans sa garçonnière, gisant, hémiplégique de tout le côté gauche, dans le coma ; rupture d’anévrisme de l’artère sylvienne droite ; pronostic sombre ! Il avait 25 ans… il a aujourd’hui 70 ans !
A l’argument, gratuitement provocateur de l’oncle : « Et votre Jésus dans tout ça, qu’est-ce qu’il fait ? », elle répondait, ferme comme le roc : « Vous verrez, mon Jésus me le rendra bien vivant et sur ses deux jambes ! ».
Devant un succès absolu qui les dépassait et qu’ils étaient impuissants à reproduire, les chirurgiens de la Pitié avaient surnommé mon frère le ressuscité, durant tout le mois de séjour, dans leur service de neurologie.
Une foi communicative
La foi de ma mère était communicative. A 13 ans, bousculée par la puissance d’amour de l’Eternel, dégagée en Yeshoua, je fis la plus belle union de ma vie, union qui demeure aujourd’hui plus forte que jamais, après 47 ans de vie commune passée avec mon Créateur.
Yeshoua Ha Mashiah est la Parole :
« messagère de Sion, venue parmi les siens, annoncer : voici votre Dieu, le Seigneur l’Eternel, vient avec puissance et son bras assure son autorité ; tel un berger, il fait paître son troupeau, il rassemble les agneaux, les porte sur son sein ; il conduit doucement les brebis mères ». (Esaïe 40 : 9-10)
Avoir confiance en Toi, Yeshoua
Des épreuves, ah ça oui ! J’en ai rencontrées.
De véritables guerres, sorties tout droit de l’enfer. Elles étaient toujours victorieuses et de courte durée.
Le temps pour D.ieu d’enraciner ma foi dans l’Eternité de Sa Parole et de marquer Son territoire en me modelant.
Car, somme toute, Yeshoua Ha Mashiah est :
- cette effusion de l’Esprit promis, déversée comme l’eau du ciel, pour que la terre s’ouvre et délivre enfin,
- cette Parole de Vérité, retenue et semée « entête » : « Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance et qu’il domine » (Béréchit/Genèse 1 : 26),
Et avec Son Salut, Il assure le développement du germe.